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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 19:50

Impatience et anticipations, séduction, vigueur, s'instruire en s'amusant

 

Dans le découpage des saisons du calendrier du Mexique ancien, la Fleur représente le premier temps de l'été, qui commence timidement en mai pour monter peu à peu vers le solstice.

 

Le solstice ( 21-24 juin) est le maximum de la saison estivale. Le maximum de l'été n'est pas le 1er août ,, puisque déjà le temps du déclin de la lumière a commencé.

 

La Fleur, xochitl en nahuatl est le symbole de ce premier temps de l'été, son Est ou encore son printemps. On sera donc influencé du 1er au 17 mai par une force qui inaugure l'été, ce symbole étant sa représentation. Ce sera le premier des cinq temps de cette saison estivale.

 

Le monde du sud (de l’été), c'est le monde de la prémonition, du danger, de l'excès, de la loi du partage entre action humaine qui voudrait forcer la nature et croissance naturelle. C'est aussi celui des anticipations faites par les humains sur le partage des futurs fruits de la production.

 

Cette montée des anticipations en mai s'accompagne de tensions car l'inégalité dans le partage des biens et produits engendre des tensions souvent violentes. L'Histoire de France le prouve !

 

En mai, c’est le temps des conflits et révoltes. Pourquoi ? On se retrouve dans un maximum de visibilité, car l'action prédomine : on ouvre et on s’ouvre. On découvre aussi ce qui reste fermé et peut paraître intolérable.

 

Avec le début de l'été et Fleur, l'air semble plus léger. Tout à coup, l'envie de se rassembler avec d'autres devient pressante, nous faisant penser que fonctionner à plusieurs nous entraînerait dans un monde moins effrayant, plus lumineux et plus joyeux.

 

Entrons dans la Fleur. Ce symbole dessine de manière explicite les organes sexuels. Masculin et féminin sont en présence et devront trouver le moyen de dialoguer pour que la Fleur s'épanouisse.

 

L'été, temps yang par excellence, exige un remaniement entre les éléments yin / yang en faveur du yang.

 

On se retrouve dans une dualité où masculin et féminin s'opposent et se contrôlent. Le yang doit pouvoir contrôler le yin, le yin doit résister au pouvoir absorbant du yang.

 

On retrouvera alors les contraires pendant ces premiers jours de la saison: fragilité / danger....fixité / agitation....fou / ordonné...séduction / sérieux. Il risque d'y avoir des tensions entre un temps jugé monotone et des actions rapides.

 

Avec la Fleur, on peut partir dans la fougue et bousculer beaucoup de choses. Elle inculque un mouvement ou plutôt une forte envie de démarrer. On sent naître le désir de prendre du volume, de commencer enfin à rendre utile ce qui a été élaboré pendant le printemps.

 

C'est une sensation emplie de pétillement, de joie, de fougue, de juvénilité mais aussi d'impatience !

 

On a l'impression que l'on peut en quelques secondes terminer ce qui est inachevé......

 

Cette frénésie tout à coup retombe, le calme arrive, puis, de nouveau s'emballe, nous entraînant dans un rythme saccadé où rien n'est individué. On n'a plus de temps, la folie juvénile guette, on veut tout, tout de suite, on est pressé, pressé.......On se pose des questions : c'est «je dors ou je m'en vais»? Difficile de prendre une décision. Comment canaliser cette force? Que doit-on sacrifier ou abandonner?

 

C'est dire que le temps Fleur risque fort de perturber quiconque ne fait pas attention à l'ancrage.

 

La Fleur est dans la verticalité et excite la vision. Elle est l'excès dans l'excès. Faisons attention à ne pas nous retrouver dans la position du débutant qui en fait trop. Être trop yang (ou se croire obligé de l'être) au début de l'été, ne peut qu'entraîner conflits et tensions. En voulant se protéger par le durcissement, on écrase les forces du féminin : la fantaisie légère et agréable de la Fleur disparaît!

 

Lorsque tout bascule, il est temps, alors, de faire le point et de retourner à sa vérité intérieure : nécessité d'opérer une mise en ordre et de se relier au minimum à du savoir.

 

Devant une telle fécondité potentielle, il est bon d'y mettre de la lenteur, de tendre vers la maturation et de donner de la durée aux actions.

 

Soyons prudents avec la délicatesse apparente de la Fleur. Une main de fer dans un gant de velours et nous voilà contraint au pire comme au meilleur!

 

C'est vrai, la Fleur est capable de grande ouverture, sa croissance peut être inventive, mais également désordonnée. Si elle amène souvent la joie et la douceur, devant un manque d'alignement et d'ancrage, la fantaisie naissante se transforme vite en dictature: VITE,VITE,VITE!!!!!.....????.....pfff.....

 

Attention donc à ne pas tout bousculer avec la frénésie de la Fleur.

 

L'été ne fait que débuter, et quoique que l'on fasse, le chemin vers le solstice est encore long: un mois et demi. Prenons le temps d'aller à sa rencontre, enrichissons-nous de ce qui se trouve sur le passage, enrichissons patiemment ce qui est déjà présent, enrichissons les possibilités de croissance. Évitons de retirer les feuilles avant qu’elles n’aient atteint leur maximum.

 

Lorsque la fatigue se fait sentir, il est nécessaire de quitter cet état extatique dans lequel la Fleur peut nous entraîner et de reprendre un bon ancrage à la terre.

Savoir que nous avons des possibilités d'action sur les événements aide à surmonter les difficultés et les obstacles.

 

Synonyme de mouvement et de séduction, la Fleur, lorsque sa frénésie est contrôlée, nous laisse dans un bain de douceur et de paix. Le temps Fleur devient alors un moment de guérison : la lumière peu à peu nous envahit.

 

Avec légèreté, elle nous apprend à honorer les arts et la parole. Enrichissons notre vocabulaire, notre grammaire avant de dire ce que l’on brûle (feu de l’été) de dire. Il devient enfin possible de faire passer les choses en plaisantant et de s'instruire en s'amusant.

S'il y a abondance et non débordements, le plaisir personnel et partagé est tout proche ! Le monde du rêve et de la douceur permet d’affiner les projets. (Attention au gaspillage qui détruirait les efforts de l’hiver et du printemps).

 

La Fleur, alors tempérée, est liée à un temps d’enseignement particulier. Elle appelle à la réflexion, au respect de règles sociales, au respect de ce qui nous entoure. Elle conduit à reconsidérer la nature des relations extérieures, parfois à réviser certaines attitudes, on ouvre vers ses alliés.

 

Un conseil encore, l'innocence de la Fleur la rend impatiente dans son vagabondage, allant de désir en désir. L'apprentissage se transforme en folie maniaque et la crainte de ne jamais en avoir assez est toujours présente.

 

Sans ce vouloir excessif et cette impatience, la Fleur est capable de corriger les erreurs. (Il y a du feu et de la créativité dans la Fleur). Elle peut aussi, grâce à son grand pouvoir de séduction, nous pousser à se relier aux autres. Enfin, on se rassemble pour prendre la route du Sud, (abondance, luxuriance, plaisir partagé), mais ce n’est que le début, pas le maximum. Le début du printemps n'est pas le solstice !

 

Francine Rousseau et Jean Gabriel Foucaud

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